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Récits de la Torah sur le Lachon Hara

La Torah nous dévoile que lorsque Myriam parla négativement de son frère Moché, Hashem la réprimanda et lui infligea une maladie semblable à la lèpre, la tsaraat, en guise de punition. Bien qu’elle guérit rapidement grâce aux prières de Moché, elle fut contrainte malgré tout de rester à l’extérieur du camp sept jours durant. Aharon, son frère, qui avait écouté les paroles négatives de Myriam sans protester, fut également puni, bien que pas aussi sévèrement. (Bamidbar 12)

Juste après cet épisode, des méraglim (espions), furent envoyés en Israël pour avoir un aperçu de la Terre d’Israël. Malheureusement, ils ne tirèrent pas leçon de l’histoire de Myriam et parlèrent, à leur tour, mal au sujet de ​​la terre promise. Le peuple juif octroya malheureusement du crédit à leurs propos. Le résultat en fut que les juifs de cette génération moururent tous dans le désert (Bamidbar 13).

D’autres textes nous révèle que le lachon hara a souvent été, dans l’histoire du peuple juif, la cause de nombreux malheurs:

  • Le Midrach raconte que le serpent calomnia Hashem auprès de ‘Hava pour la convaincre de manger le fruit de l’Arbre de la Connaissance. Ce qui eut pour conséquence la réalité de la mort et de tous les maux de ce monde.
  • Yossef parla négativement de ses frères à son père Yaacov, les amenant ainsi à le détester. Cette animosité les poussa à le vendre en esclave, ce qui engendra par la suite l’exil du peuple juif en Égypte.
  • La calomnie de Doeg Haadomi, berger en chef du roi Saül et chef du Sanhédrin, entraîna le massacre de près d’une ville entière de kohanim après avoir mépris David qui fût désigné comme roi, arguant qu’il descendait de Ruth, dont la conversion aurait pu être contestée du fait de son appartenance au peuple de Moav. 
  • Selon le Talmud, c’est la calomnie de Juifs par des Juifs qui entraîna la destruction du Second Temple.

Caractère redoutable du lachon hara

lachon hara

Malgré le fait que le lachon hara ne soit pas mentionné dans la Torah en tant qu’interdiction à part entière, les sages le considèrent comme l’une des pires fautes. En effet, ‘Hazal nous enseignent que la médisance est aussi grave que les trois péchés cardinaux réunis: l’idolâtrie, le meurtre et l’inceste. 

Ainsi écrit le Rambam dans Hilkhot Déot 7:3 :

אָמְרוּ חֲכָמִים שָׁלֹשׁ עֲבֵרוֹת נִפְרָעִין מִן הָאָדָם בָּעוֹלָם הַזֶּה וְאֵין לוֹ חֵלֶק לָעוֹלָם הַבָּא. עֲבוֹדַת כּוֹכָבִים וְגִלּוּי עֲרָיוֹת וּשְׁפִיכוּת דָּמִים. וְלָשׁוֹן הָרַע כְּנֶגֶד כֻּלָּם. וְעוֹד אָמְרוּ חֲכָמִים כָּל הַמְסַפֵּר בְּלָשׁוֹן הָרַע כְּאִלּוּ כּוֹפֵר בָּעִקָּר. שֶׁנֶּאֱמַר (תהילים יב ה) « אֲשֶׁר אָמְרוּ לִלְשֹׁנֵנוּ נַגְבִּיר שְׂפָתֵינוּ אִתָּנוּ מִי אָדוֹן לָנוּ ». וְעוֹד אָמְרוּ חֲכָמִים שְׁלֹשָׁה לָשׁוֹן הָרַע הוֹרֶגֶת. הָאוֹמְרוֹ. וְהַמְקַבְּלוֹ. וְזֶה שֶׁאוֹמֵר עָלָיו. וְהַמְקַבְּלוֹ יוֹתֵר מִן הָאוֹמְרוֹ: (Michné Torah, Hilchot De’ot 7: 3)

« Il y a trois péchés pour lesquels le châtiment est exigé d’une personne dans ce monde et [pour lesquels] il n’aura pas de part dans le monde à venir: le culte des idoles, les relations sexuelles interdites et le meurtre. Et le lachon hara est équivalent aux trois fautes réunies. Nos Sages ont également dit: « Quiconque dit du lachon hara est comme celui qui nie l’essentiel [de la Torah] comme il est dit [dans le verset de Tehilim 12:5] : »ceux qui disent: « Par notre langue nous triomphons, nos lèvres sont notre force: qui serait notre maître? ». ‘Hazal ont également dit: le lachon hara a le pouvoir de tuer trois personnes: celle qui le dit, celle qui l’écoute et celle qui est concernée. Le lachon hara nuit plus a celui qui l’entend qu’à celui qui le dit ». 

Cet enseignement nécessite réflexion car comment comprendre que celui qui n’a fait qu’écouter de la médisance soit si réprimandable? Le ‘Hafets Haim explique: car il est coupable de non assistance à personne en danger et qu’il est coupable de permettre à la médisance d’être prononcée. En effet, s’il n’ y a avait pas d’auditeur, il n’y aurait pas de médisance.

Les mots ont un terrible potentiel destructeur, à même de déchirer des familles et de vieilles amitiés. La gravité de ce péché est également mis en relief par les propos du Talmud considérant que : «les colporteurs réguliers» ne méritent pas de contempler la Chékhina (la Présence divine) !

Le Lachon hara entraîne de nombreuses infractions

  • Celui qui médit ou dit des paroles humiliantes envers son prochain transgresse l’interdit « Tu n’iras pas colporter dans ton peuple » (Vayikra 19,16) ceci même s’il ne dit que la stricte vérité;
  • Celui qui dit du lachon hara en s’efforçant que la personne concernée ne sache rien transgresse le commandement “Maudit soit celui qui frappe son ami en cachette” (Devarim 27/24);
  • Celui qui diffame et celui qui écoute ces propos enfreint l’interdit “Ne porte pas des propos infâmes” (Chemot 23,1);
  • L’interdit suivant nous ordonne de respecter l’interdit de médisance, qui est puni par la tsaraat, une forme de lèpre. “Prend garde à la lèpre” (Devarim 24,8);
  • Autant celui qui émet des paroles négatives que celui qui les écoute transgresse l’interdit “Ne place pas d’embûche devant l’aveugle” (Vayikra 19,14). En effet chacun des interlocuteurs provoquent une opportunité de transgression chez l’autre (émettre ou écouter du lachon hara);
  • Souviens-toi de ce que l’Eternel, ton D.ieu, a infligé à Myriam” (Dévarim 24,9);
  • Tu aimeras ton prochain comme toi-même
  • Tu jugeras ton prochain positivement
  • Le lachon hara conduit à transgresser de nombreux autres interdits comme celui de haïr, de se venger, de garder rancune, de créer des disputes, de mensonge, de flatterie, etc…

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