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Ask.fm et le suicide de Hannah Smith

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C’était une adolescente au sourire désarmant. Bonne élève, joyeuse, vive et très  appréciée par son entourage, selon ses professeurs. Elle vivait dans un village du Leicestershire, au cœur de l’Angleterre avec son père, camionneur, et de sa sœur. Comme tant de teenagers, elle passait beaucoup de temps à scanner les médias sociaux. En particulier, le site Ask.fm, installé en Lettonie, qui permet aux « ados » de dialoguer anonymement avec d’autres par le truchement de questions-réponses. Le 2 août 2013, Hannah Smith, 14 ans, a été retrouvée par sa sœur Joe, de deux ans plus âgée, pendue dans sa chambre. 

 

Cherchant à comprendre ce qui s’était passé, sa famille a rapidement découvert qu’elle avait été la cible de messages abusifs anonymes sur un site web de réseau social. Hannah a été victime de la plus ancienne arme de l’histoire: l’utilisation de mots négatifs par ceux qui cherchent à infliger de la douleur.  

Le journaliste accusé de complotisme

Le 14 juillet 2016, le journaliste Richard Gutjahr est en vacances. Il se trouve sur le balcon de son hôtel niçois d’où il compte filmer sa famille descendue sur la promenade des Anglais lorsqu’un camion blanc surgit et fonce sur la foule. Le journaliste est aux premières loges de l’attaque qui fera 86 morts et plus de 300 blessés. Sa vidéo, qu’il envoie à son employeur, la chaîne de l’audiovisuel public Bayerischer Rundfunk, fait le tour du monde.

fake news

Huit jours plus tard, c’est alors qu’il se rend sur son lieu de travail à Munich qu’un forcené abat neuf personnes dans un centre commercial de la capitale bavaroise. Il sera le premier journaliste sur place. Mais, les réseaux sociaux ne croient pas aux coïncidences et vont se déchaîner contre lui. Sa femme étant juive, les rumeurs prétendent qu’il est forcément lié au Mossad et que l’attentat est un complot. Messages haineux sur Twitter, vidéos trafiquées sur YouTube, fake news sur Facebook, la machine infernale est lancée.

“Dès que j’ouvrais mon ordinateur ou mon téléphone, j’étais submergé d’accusations délirantes : j’étais moi-même un terroriste, un agent du Mossad, il ne s’agissait pas d’un terroriste musulman mais d’un complot financé par Georges Soros (financier américano-hongrois)”.

“Traître à l’humanité”, “bâtard”, “ordure”, etc,  sont devenus des menaces régulières. Les victimes sont blâmées et considérées comme les acteurs d’une conspiration. Hormis les menaces en ligne, Richards Gutjahr reçoit des colis achetés en son nom après contrefaçon de sa signature et est contraint de payer afin d’éviter les poursuites judiciaires. Le journaliste a demandé à Google de retirer ces vidéos de YouTube mais en vain. Muni d’une assistance juridique, il attaque les plateformes et obtient, en Allemagne, le vote d’une loi visant à bloquer ces vidéos, qui continuent, trois ans plus tard, d’être diffusées partout ailleurs. 

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