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La pudeur est-elle désuète, ringarde, dépassée? Sur toutes les chaînes de télévision, les émissions de télé-réalité restent reines de l’audience. Avec Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat, tout le monde étale son « moi-je » à toutes les sauces. C’est la société du spectacle, du « tout dire » et du « tout montrer ». Partager son intimité fait partie de la règle du jeu. D’ailleurs, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a récemment déclaré que « La transparence est la nouvelle norme sociale ». 

À la télé, de nombreuses émissions cherchent à entrer dans l’intimité des gens, faire partager leur vie privée, leurs émotions, leurs moments forts. Et ça marche!!!

TF1 a diffusé la quatrième saison de son émission Baby Boom. Le concept ? Des dizaines de caméras poussent les portes des maternités pour filmer des accouchements. En octobre dernier, le site de l’Obs interrogeait une participante : « Au départ, raconte-t-elle, je me suis quand même demandé si j’avais envie de passer à la télé pour cette occasion. J’avais peur qu’on voit des parties intimes de mon corps. Mais c’est impressionnant : on ne voit rien à l’écran ! (…) En immortalisant la naissance de ma petite dernière, «Baby Boom» a offert un souvenir inoubliable à toute la famille. » Il est vraiment surprenant de partager avec le plus de monde possible des moments que l’on considère habituellement comme intimes.

La nouvelle norme sociale a gommé tout ce qui s’apparenterait à une forme de discrétion et semble avoir hissé l’impudeur au rang de valeur cardinale. Les comportements témoignent  d’une banalisation claire de toute idée de pudeur, d’ailleurs cette dernière est souvent assimilée au bigotisme voire au djihadisme.

Nos sages nous enseignent dans le traité Avot 4/2 « עבירה גוררת עבירה / Une transgression entraîne une transgression”. Le Rav Ovadia de Barténora explique que lorsqu’une personne enfreint une règle, il lui devient plus difficile de la respecter. 

Chacun de nos actes, de nos paroles et de nos pensées nous influence dans notre échelle de valeur. Plus nous transgressons plus il devient difficile de discerner le mal engendré par la transgression, et nous finissons par banaliser voire normaliser ce type de comportement. A l’inverse, plus nous nous préserverons du mal, plus nous serons sensible aux dégâts produit par la transgression.

Les médias, le web ou autres supports numériques nous noient dans des océans d’images, de vidéos et de messages interdits par la Torah et nous finissons, sur le long termes, à ne plus voir le problème. De manière passive, en visionnant tout ce contenu proscrit par la Torah, nous faisons partie de la “norme actuelle” et nous ne comprenons plus pourquoi les grands de la générations nous mettent en garde contre internet. 

De plus, nous commençons à jouer le jeu de la transparence de manière active en partageant à notre tour du contenu sur notre vie ou autres , pensant faire “bien” alors que la Torah affirme “כל כבודה בת מלך פנימה / Tout l’honneur de la fille du Roi (Hashem) est à l’intérieur” (Tehilim 45).

Chaque femme juive doit savoir qu’elle est la fille du Roi, et pas seulement d’un roi, mais la fille du Roi des rois, et se doit donc de ne pas se dévoiler. Une personne détenant un bijou rare et précieux ne le transporte pas n’importe où et évite de le montrer aux autres. Au contraire, il est prudent et s’efforce de le conserver dans un lieu protégé. Il en est de même pour la fille d’Israël, sa valeur ne lui permet pas de s’exposer aux autres et se doit d’être discrète.

Sexting / nudes

Le sexting vient de l’anglais “texting” qui signifie écrire des textos. Sauf qu’avec le sexting, ce ne sont pas des textos que l’on envoie mais plutôt des images ou même des vidéos dénudées de soi-même ou d’une autre personne. Le sexting, est une pratique qui est devenue internationale et qui touche tous les milieux. Si à l’origine le sexting ne se pratiquait que par SMS, à présent, il concerne également les messageries instantanées, les blogs et les réseaux sociaux. 

Il peut prendre plusieurs formes comme le dedipix, qui consiste à s’écrire des dédicaces sur le corps et à les poster sur Internet dans le but d’obtenir un maximum de commentaires.

La “révolution de l’Internet” conduit de plus en plus d’adolescents à pratiquer le sexting. En effet, selon les dernières études menées aux Etats-Unis, entre 20 et 28% des adolescents auraient déjà envoyé une ou plusieurs photos les représentant partiellement ou totalement dévêtus. Ces chiffres, en constante augmentation ces dernières années, atteignent même 40% au Royaume-Uni.

Une étude suisse de 2016 indique que 10% des 12-15 ans avait déjà envoyé une photo ou une vidéo aguicheuse, voire érotique, d’eux-mêmes et 53% en avaient déjà reçu, des chiffres qui dépassent l’entendement.

Cette pratique, évidemment complètement prohibée par la Torah, comporte certains risques:

  • «Sextorsion» qui est l’extorsion via internet de faveurs sexuelles. En effet, de nombreuses personnes mal intentionnées mettent la pression sur leur victime afin de les obliger à partager ce type de contenu;
  • Harcèlement, en effet on dénombre de nombreux cas dramatiques dans lesquels des jeunes filles ont été persécutées, à la suite de la publication ou du partage d’une de leurs photos intimes;

La Fondation belge Child Focus qui oeuvre pour un Internet plus sûr pour les enfants et les adolescents affirme:

“En 2018, nous avons ouvert chez Child Focus pas moins de 114 signalements pour des faits de sexting ayant mal tourné, et il ne s’agit que des signalements qui nous sont parvenus. Le phénomène concerne par ailleurs des personnes de plus en plus jeunes. Ces dernières années, les plaintes reçues concernaient la tranche des 13-15 ans, mais récemment, les plaintes reçues provenaient des 11-15 ans” 

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