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La nature du Yetser Hara

Le deuxième des 10 commandements des tables de la loi est « לא יהיה לך אלהים אחרים על פני / Tu n’auras pas d’autres dieux ». De ce commandement nous apprenons l’interdit de façonner une forme ou une image quelconque et de lui conférer un aspect divin.

Avraham Avinou, qui ne supportait pas le culte idolâtre de son père, ne put s’empêcher de briser ses idoles. Ce dernier lui a demandé qui avait donc pu brisé ses statues. Avraham lui a répondu que c’était certainement la plus grande des statues qui avait brisé les autres. Son père n’ayant pas accepté cette réponse, lui rétorqua qu’une statue ne pouvait agir ainsi. Avraham, surpris par son père, lui demanda  que s’il en est ainsi pourquoi s’adonnait-il à ce culte?

Nous apprenons de ce récit qu’il n’y a pas d’explication rationnelle au désir de pratiquer l’idolâtrie. Mais ainsi Hashem nous a crée, avec toutes sortes de désirs, de tentations, de mauvais penchant. Et lors des 2000 premières années de la Création, la tentation la plus forte était de servir des idoles. Les juifs pouvaient, malgré leur foi en Hashem et en la Torah, ressentir un désir puissant de servir des divinités fabriquées artificiellement.

De nos jours, baroukh Hashem, ce type de tentation n’existe plus. Si le juif est dans la Torah et les mitsvot, il ne ressent pas de désirs insurmontables le poussant à se prosterner devant une statue.

Nous devons donc nous demander pourquoi la Torah, qui est éternelle et s’adresse donc à toutes les générations, nous ordonne, à nous de l’ère contemporaine, de ne pas sombrer dans l’Avoda Zara (Idolatrie). Nous ne sommes a priori pas concerné par cette interdiction?

Si la Torah nous met malgré tout en garde de ne pas pratiquer de Avoda Zara, nous sommes contraint de dire qu’elle existe encore mais sous d’autres formes et que celle-ci change selon les générations.

Yaakov et l’ange de Essav

La Paracha de Vayichla’h (Bereshit 32/25,30) nous raconte la bataille entre Yaakov Avinou et le l’ange de Essav:

« Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, il lui pressa la cuisse; et la cuisse de Yaakov se luxa tandis qu’il luttait avec lui. L’ange de Essav dit: « Laisse moi partir, car l’aube est venue. » II répondit: « Je ne te laisserai point, que tu ne m’aies béni. » Il lui dit alors: « Quel est ton nom? » II répondit: « Yaakov. »

L’ange reprit: « Yaakov ne sera désormais plus ton nom, mais bien « Israël »; car tu as jouté contre des puissances célestes et humaines et tu es resté fort. »

Yaakov l’interrogea en disant: « Apprends-moi, je te prie, ton nom. » II répondit: « Pourquoi t’enquérir de mon nom? » (Rachi explique de la manière suivante: Pourquoi demandes-tu mon nom? Nous, les anges, n’avons pas de nom fixe car notre appellation change en fonction de nos missions)  Et il le bénit alors ».

Il y a lieu de comprendre quel est le sens de ce débat sur les noms, l’ange de Essav change le nom de Yaakov et celui-ci désire connaître le nom de son interlocuteur qui lui répond qu’il n’a pas d’appellation fixe. 

Le nom, en hébreu, des personnes et de toutes les créatures, ne sont pas choisi par hasard. Au contraire il est défini en fonction de l’essence même de ce qu’il désigne. Yaakov demande le nom du Yetser Hara car il veut connaitre son essence. Ainsi Yaakov saura comment s’en protéger. “T’appelles- tu Titus, Aman, Communisme, Darwin….? Lequel de ces noms est ton appellation précise et authentique?”

A cette question l’ange lui répond qu’il n’a pas de nom fixe car il ne cesse de changer en fonction de ces missions et des générations. A l’époque du premier temple il s’appelait “Avoda Zara”, du temps du second temple il s’appelait “haine gratuite”, durant la période des Richonim “Philosophie grecque”, et ensuite “Réformisme”, “Socialisme”, ”Communisme”. En d’autres termes, le Yetser Hara prendra toujours de nouvelles formes et on ne pourra pas s’en libérer. 

De plus, nous voyons dans ce récit que le yetser hara ne dévoile à Yaakov son appellation qui l’a défini lors de cette mission, “Pourquoi demandes-tu mon nom?”. Yaakov doit donc se résoudre à dévoiler de lui-même l’essence du yetser hara. Nous apprenons que chaque génération a le devoir de déterminer de lui-même la nature du yetser hara auquel elle fait face.

 

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