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“Quel joie! C’est Papa qui m’a accompagné chez le dentiste. Je me rappelle que le mot “dentiste” m’effrayait déjà en soi, mais, ce jour là, j’étais paralysé à l’idée de savoir que tout ce que j’allais vivre toutes les rumeurs que j’avais entendu  sur ces médecins.

Je me rappelle que le stress montait dans la salle d’attente, ma respiration s’accélérait, une pression se faisait ressentir au niveau du ventre… J’espérais tellement recevoir un peu de réconfort de mon père, mais voici que celui-ci était sur son Iphone à surfer sur ses réseaux sociaux. Chaque fois que je lui faisait signe par un geste ou un mot, il me rejetait ou ignorait mon appel au secours. Je me suis retrouvé seul à devoir affronter ma détresse. C’était insupportable. Mais le pire est que lorsque le dentiste nous a fait signe de rentrer dans son cabinet, mon père a préféré rester dans la salle d’attente afin de poursuivre ses activités. Cet événement était pour moi la preuve terrible que mon père ne m’aimait pas”.

La Torah demande aux parents de donner à l’enfant ce qui est bon pour lui, de la confiance, de l’affection, des directions, des règles… Le roi Chlomo dit “Hanokh lanaar al pi darko/Éduque l’enfant selon sa voie”. Chlomo Hamelekh nous enseigne qu’il y autant de méthodes d’éducation que d’enfants. En effet, chaque enfant est différent, est un être à part entière avec des besoins différents et des sensibilités qui lui sont propres. La méthode d’éducation qui est performante avec un enfant ne le sera pas pour autant avec un autre. Les parents doivent donc octroyer une attention particulière, une écoute, une rigueur, une affection spéciale à chacun de leur enfants. Cette démarche exige bien évidemment de consacrer du temps à notre bambin.

D’ailleurs, si le peuple juif a réussi à perdurer dans l’histoire et à conserver ses valeurs intactes, c’est entre autres parce que la Torah place l’éducation des enfants comme valeur cardinale, Talmoud Torah kénéged koulam / l’enseignement de la Torah est est aussi chère que tous les autres commandements réunis. La Hagadah de Pessah nous demande par exemple de s’adresser aux enfants en fonction de leur nature (intelligent, sot, qui ne sait pas poser de questions ou l’impie). 

Cette exigence n’impose pas de consacrer tout notre agenda à nos enfants car il ne s’agit pas seulement d’une question de quantité mais bien de qualité. Les enfants ont besoin de moments d’intimité avec leur parents, de moments d’échange, de chaleur, et d’écoute. Ces instants exigent un investissement total des parents envers leurs enfants.

Cependant, avec le développements des smartphones et leur utilisation totalement démesurée, les parents ont de plus en plus de difficulté à accorder du temps à leurs enfants et cèdent volontiers leur mission d’éducation aux technologies. Ainsi, les écrans prennent peu à peu la place des parents et fragilisent les relations parents-enfants. 

Les smartphones remplacent les sorties familiales et incitent la famille à passer des moments “seuls ensemble” en proposant des vidéos, des jeux vidéos et du contenu à visionner en solitaire. Les devoirs se font grâce aux tutoriels, site pédagogique ou vidéoconférence et non avec les parents. Et les enfants préfèrent confier leurs soucis aux réseaux sociaux plutôt qu’aux parents. 

De plus, il devient de plus en plus complexe d’accorder de vrais moments d’intimité avec nos enfants tellement nous sommes sollicités à chaque instant par toute sorte de notifications perturbant nos échanges.

Si les pédagogues tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur l’augmentation du temps passé sur les écrans par les enfants, peu se préoccupent de recadrer les parents. Et pourtant, leur usage compulsif du smartphone se répercute aussi sur leur progéniture, tandis que la nouvelle manie du «phubbing», qui consiste à consulter sa machine en pleine conversation avec autrui, se propage derrière les murs discrets des foyers. Réalisée auprès de 6117 parents et enfants âgés de 8 à 13 ans, une enquête de l’entreprise de logiciel antivirus AVG Technologies montre que 50% des parents avouent se laisser distraire par leur portable durant leurs échanges avec leur enfant, que 36% le consultent pendant les repas, et que 28% l’utilisent quand ils jouent avec les petits. De leur côté, 45% des enfants trouvent que leurs parents consultent trop leur téléphone, et 27% rêvent même de le leur confisquer.

Mais gare aux enfants qui oseraient les détourner de leurs engins. Papa ou maman risqueraient de mordre… comme viennent de le démontrer des chercheurs du Boston Medical Center dans une enquête parue dans la revue Journal of Pediatrics. Pour mesurer à quel point le smartphone perturbe l’harmonie familiale, ils sont allés observer incognito des familles dans des fast-foods. Avec une certaine vision de l’enfer high-tech: chaque fois qu’un parent était interrompu par son enfant en pleine activité sur leur smartphone, il avait plus de chance de répondre de manière agressive. Une mère ayant même flanqué des coups de pied sous la table à son fils. D’autres ignoraient volontairement les demandes de leur progéniture, avant de répéter des ordres sur un «ton de robot». «Les parents sur leur téléphone sont plus susceptibles de trouver les demandes de leur enfant irritantes, et moins susceptibles d’apporter l’attention nécessaire», écrivent les chercheurs.

Source : Le temps.ch

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